La mise en dialogue entre les dessins, collages, peintures d’Iva Mrázková et
les sculptures de Jeannot Bewing nous semblait tentante et légitime tant Iva
fait dominer dans sa pratique picturale, la traduction du mouvement dans
l’espace. Souvent, des accents métalliques rehaussent sa palette et lorsque
le geste dessine d’ambitieuses circonvolutions et d’imposants volumes nous
devinons les tentations tridimensionnelles de l’artiste. En effet, Iva peut se
targuer d’être devenue dès 2007 une peintre qui sculpte. Encouragée par
Jean Bichel (1935-2022) un forgeron d’art qui suivait les cours de dessin
qu’Iva dispensait, notre artiste va se lancer dans de monumentales sculptures
en acier Corten reprenant les volumes fixés sur la toile et dans des bronzes à
la cire perdue aux dimensions plus intimistes. Dans cette présente exposition,
Iva a choisi d’explorer un registre élégant et minimaliste où la nature règne en
maître. Les collages de certains végétaux collectés par l’artiste au cours de
ses pérégrinations, les xylographies, les acryliques sur toile où prolifèrent des
plantes nous dévoilent un univers graphique et gracile à la fois .
Le rendu aguerri des formes et des volumes stylisés renvoie aux pièces de
Jeannot Bewing. Il est important de préciser que le métallo eschois portait
aussi un regard empli d’intérêt sur les éléments naturels et organiques
et dotait ses sculptures d’une portée lyrique et poétique à l’instar d’Iva
Mrázková.
Nathalie Becker, avril 2024
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