Aujourd’hui, Osees est considéré comme l’une des figures essentielles de la scène garage américaine, la brutalité psyché de leur musique est indéniable. Sur scène, la signature vocale unique du leader John Dwyer se mêle aux batteries explosives et au furieux des guitares électriques pour nous offrir avec une énergie brute un garage rock made-in-California.
Avec le guitariste et multi-instrumentiste John Dwyer, le groupe a fait de la super-productivité son fer de lance. En effet, voilà maintenant un peu plus de dix ans que les Oh Sees opère un renouvellement sans fin de leurs compositions. Il aura fallu une année complète à John Dwyer pour se décider à accoucher d’un successeur à Smote Reverser. Si celui-ci se posait comme une espèce de chimère musicale allant piocher son inspiration dans des influences jazz, prog, space rock, garage voire metal, leur dernier album, Face Stabber, lui, va encore plus loin dans l’expérimentation. Dans la volonté immuable de rompre avec toute étiquette que l’on aurait pu leur coller, Dwyer et ses collaborateurs préfèrent en effet s’aventurer sur les terrains plus fantasques du jazz fusion et du heavy-prog, tout en continuant de distiller un garage psychédélique dont eux-seuls ont le secret.
Première partie : The Psychic Graveyard
Avec une production énorme de quatre albums complets – Loud As Laughter, A Bluebird Vacation, Veins Feel Strange
., et maintenant le brillant Wilting. – en presque autant d’années, Psychic Graveyard produit des artefacts sonores constamment excitants et déstabilisants pour un monde vidé et aplati par un paysage médiatique sans joie et sociopathe. Mais certaines choses restent constantes dans leur antithétique éclatée : L’implacable workflow de Charles Ovett à la batterie, les sous-structures en dents de scie, les synthés sinistres et les guitares déconstruites de Nathan Joyner et Paul Vieira, et, bien sûr, les nombreux narrateurs et personnages du chanteur Eric Paul, qui prennent la forme de fantômes hurlant à l’intérieur de sa mécanique vocale ou d’êtres surréalistes vivant recroquevillés dans les recoins les plus glauques. Sur le nouvel album Wilting, une fois de plus le produit d’une dispersion géographique (Providence et San Diego), le groupe invite les auditeurices à éplucher les pedigrees et à plonger tête baissée dans leur rêve éveillé.