>> Organisé avec Rosa Lëtzebuerg dans le cadre de la Luxembourg Pride.

Dans la mythologie grecque, Narcisse était un jeune homme incroyablement beau qui rabaissait celleux qui l’aimaient et rejetait toutes leurs avances. Némésis, la déesse de la vengeance, décida de punir Narcisse en l’attirant vers un lac où il vit son reflet. Incapable de détourner son regard d’une telle perfection, il en tomba amoureux. Son amour n’étant pas réciproque, il ne put supporter de quitter son reflet. Après l’avoir contemplé pendant plusieurs jours, il s’épuisa, tomba dans le ruisseau et se noya.

Dans l’usage courant, une personne qui souffre de narcissisme est associée à une admiration exagérée de la perception idéalisée qu’elle a d’elle-même. Le narcissique croit qu’il est naturel que les autres soient à son service car il est caractérisé par l’égoïsme, la vanité et l’égocentrisme. On le retrouve dans l’image des dirigeant·es du monde entier, qui incarne le summum du narcissisme et se lèvent la tête haute et s’adressent à leur peuple en disant : “Qui êtes-vous pour discuter avec moi ?” Iels ne remarquent pas qu’iels ont perdu la vue et la perspicacité, et que le “narcissisme” les a privés de la communication avec leur peuple. Et si le scénario était différent ? Et s’ils écoutaient les manifestant·es et recevaient leurs critiques et leurs demandes ? L’esprit du narcissique est toujours à la recherche de l’attention et de l’admiration des autres. Le narcissique n’est pas satisfait d’une seule personne et poursuit rarement une relation à long terme, recherchant toujours les histoires à court terme qui sont soumises aux conditions qu’il fixe. Une personne narcissique est habile à manipuler les sentiments, surtout au début de ses relations affectives, ce qui explique pourquoi de nombreuses “victimes” tombent facilement dans le piège du narcissique.

Depuis l’essor des réseaux sociaux, de nombreuses études ont été menées sur le narcissisme en ligne. Une étude de 2010 note que l’émergence du “moi possible” “est plus prononcée dans les mondes en ligne anonymes, où la responsabilité est absente et où le “vrai” moi peut sortir de sa cachette”.   Mais les réseaux sociaux non anonymes comme Facebook, que cette étude analysait, “fournissent un environnement idéal pour l’expression du “moi possible espéré”, un sous-groupe du moi possible. Cet état met l’accent sur les identités réalistes et socialement souhaitables qu’un individu aimerait établir dans les bonnes circonstances.

Crédits

Chorégraphe : Saeed Hani

Danseurs : Robin Rohrmann & Gabriel Lawton

Scénographie : Alexander Harry Morrison

Costume: Naddy Führinger

Musique : Jakob Schumo Jakob Schumo

Production : Hani Dance Company

Saeed Hani Möller, chorégraphe, danseur et directeur de la Hani Dance Company, est né et a grandi en Syrie, où il a suivi une formation à l’Institut supérieur d’art dramatique de Damas. Après avoir obtenu son diplôme, il a rejoint la prestigieuse Caracalla Dance Company à Beyrouth, au Liban, et a effectué des tournées dans le monde entier. À l’automne 2015, il s’est installé à Trèves, en Allemagne. Il se produit alors en tant que danseur avec diverses compagnies de danse telles que le Theater Münster, Sommer Ulrickson Company (DE), Z- Art company (LU), et Hannah Ma Dance Company (DE), effectuant des tournées en Europe. En 2019, en tant que danseur et chorégraphe, il a créé un solo intitulé A Man by the Sea avec Battery Dance Company, à New York, aux États-Unis. Il a également créé son solo JERUSALEM pour le Full Moon Dance Festival en Finlande. Il a été invité en tant que chorégraphe à créer sa courte pièce “FLOAT” pour le programme de danse professionnelle DART DSP à Berlin, en Allemagne (2020).

HANI DANCE est une compagnie luxembourgeoise-allemande d’art du mouvement qui a été fondée en 2016 en Allemagne et s’est installée dans la ville de Luxembourg en 2021. Hani aime travailler avec des danseurs internationaux du monde entier pour combiner différentes perspectives culturelles et croit au partage d’idées et de points de vue interculturels pour créer des pièces de danse organiques et innovantes. Saeed explore essentiellement des concepts tels que le pouvoir, le dynamisme, l’esprit et la pensée en utilisant des outils tels que l’art du nu, la danse contemporaine et l’art visuel.

“THE BLIND NARCISSIST” (2020), leur 4ème projet, a été créé en Allemagne et présenté en 2022 dans le cadre du programme “HORS CIRCUIT” au Trois C-L, à Luxembourg. Cette pièce a fait l’objet d’une tournée mondiale.

Pour le projet actuel de Hani Dance, KHAOS (2023), la compagnie a été invitée à commencer par un processus de recherche au Grand Théâtre de Genève, en Suisse. La pièce sera créée à Mersch, au Luxembourg, les 19 et 20 mai 2023, et à Trèves, en Allemagne, les 8, 9 et 10 juin. L’objectif principal de Hani Dance est de devenir un foyer pour les freelances internationaux, créatifs et artistiques de toutes sortes – non seulement pour monter des spectacles, mais aussi pour prendre position contre la discrimination et la superficialité.

Robin Rohrmann est né à Francfort-sur-le-Main et a reçu sa formation officielle à l’Académie de danse de Rotterdam (Codarts) et à l’Université de musique et des arts du spectacle de Francfort. Il a été membre de la Dance Company Theater St. Gallen et, en tant qu’artiste indépendant, il a travaillé avec des chorégraphes et des metteurs en scène tels que VA Wölfl/NEUER TANZ, Anna Konjetzky, Tina Tarpgaard, Dana Caspersen, Yossi Berg & Oded Graf, Verena Billinger & Sebastian Schulz ou Saeed Hani pour The Blind Narcissist. Robin s’est produite dans de nombreux festivals et théâtres internationaux tels que le Whitebird Festival à Portland (OR), International Exposure Tel Aviv, ChangMu International Performing Arts Festival Seoul, International Contemporary Dance Festival Mexico City, Sommerszene Salzburg et Tanz im August Berlin.

Gabriel Lawton est un artiste de danse contemporaine basé à Berlin, en Allemagne. Né en Australie, il a obtenu un Bachelor of Fine Arts en danse contemporaine au Boston Conservatory aux États-Unis avant de s’établir à Berlin. Gabriel a travaillé sur des projets dans toute l’Allemagne et l’Europe, et a effectué des tournées internationales. Il recherche en particulier des projets dans lesquels son rôle est aussi génératif que performatif et s’intéresse tout particulièrement aux œuvres qui refusent de s’enfermer dans les limites traditionnelles d’un seul média. Ces dernières années, il a notamment travaillé avec Tomer Zirkilevich, Jasmine Ellis, Johannes Bönig, Yael Cibulski, Sommer Ulrickson, ainsi qu’avec Saeed Hani, ami et directeur de la Hani Dance, basée à Luxembourg et à Trèves.