Passionné par la photographie depuis plus de 30 ans, Claude Schroeder

nous livre des clichés qui ne peuvent laisser indifférent. Lorsqu’il coiffe sa

casquette de photographe urbain, son regard plein d’empathie se pose souvent

sur les laissés- pour- compte, sur les invisibles de notre société.

Au détour des rues de nos métropoles, il a croisé ses « modèles », leur a

longuement parlé, a pénétré leur univers et leur personnalité afin de saisir une

expression, un regard. Ce supplément d’âme fait se muer la simple photo de rue

en un véritable portrait.

Le photographe n’a pas le désir de tomber dans le misérabilisme avec ses

clichés. L’unique chose qui le motive est de rendre aux sans-abri un peu de leur

identité. Formé par Pierre-Anthony Allard, l’ancien directeur artistique du

Studio Harcourt et portraitiste de renom, Claude Schroeder a assimilé la leçon

de cet expert de l’art de la lumière. Jouant avec un fort clair-obscur et une

profondeur de champ faible, il nous offre des photographies bruissantes de vie.

Certaines d’entre elles ont d’ailleurs retenu l’attention de Joël Meyerowitz, dont

on connaît la place prépondérante donnée aux interactions humaines dans son

immense Oeuvre .

Nathalie Becker