Résumé:
Un chemin de croix de sept stations à travers la ville de Barcelone nous invite à accomplir sept rituels de guérison de la blessure coloniale. Les actions poético-rituelles enregistrées ici prient un saint créé par le collectif : la Santa Regularización ou Nuestra Señora de los Papeles y los Placeres, tout en invoquant de multiples ancestralités afro et indigènes. Ainsi, le moyen métrage se propose comme une invitation et une invocation à habiter les blessures de la violence occidentale en coexistant avec des formes de résistance agréables et spirituelles.
Description :
Les femmes migrantes, afro-descendantes et indigné-descendantes, vivent face à une longue mémoire vivante de la colonisation et du colonialisme. Elles portent en elles la croix de l’imposition chrétienne centrée sur les Blancs, mais aussi les huayruros des résistances afro-indigènes qui ont brisé la normativité du projet hétéro-colonial moderne. À travers ce travail audiovisuel, le Colectivo Ayllu cherche à activer ces mémoires de violence et de résistance afin de générer des imaginations de guérison face aux mauvais traitements historiques et contemporains du racisme et du colonialisme dans lesquels nous vivons. C’est pourquoi nous prions et dansons avec notre dame des rôles et des plaisirs des migrants, en jurant de résister à la tradition de toute blancheur afin de nous aimer jusqu’après la mort et, comme le dirait Julio Jaramillo, d’écrire l’histoire de notre amour.
Le film nous invite ainsi à traverser les espaces de douleur et de guérison qui coexistent simultanément dans une ville au présent et au passé coloniaux. En même temps, il ouvre des possibilités symboliques d’évasion et d’autoréparation collective de ces blessures.
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