L’Alouette lulu, une espèce emblématique des anciens sites miniers
Les manchots en Antarctique, l’autruche dans les savanes africaines, le grand tétras dans les Vosges, la cigogne blanche en Alsace, … l’alouette lulu dans les anciens sites miniers de la Minette.
Une comparaison qui, à première vue, pourrait sembler absurde. Or le sort d’aucun autre oiseau au Luxembourg n’est aussi étroitement lié aux anciens sites miniers.
Alouette lulu (© Gerd Herren)
Le Luxembourg ne compte à peine 35 couples nicheurs, dont au moins 28 dans les anciennes mines entre Pétange et Dudelange. Le Lalléngerbierg (Schifflange/Esch/Kayl) constitue leur principal site de nidification avec 9 territoires. Hors de la Minette, seulement 2-3 couples nicheurs sont connus dans les vignobles de la Moselle. La Minette porte donc une grande responsabilité pour maintenir et favoriser cette espèce protégée aux niveaux national et européen.
Or l’alouette lulu n’est ni une cigogne blanche, ni une autruche, que les non-initiés à l’ornithologie reconnaîtraient facilement sur le terrain. Bien au contraire, elle est un petit oiseau de peu d’apparence que la plupart des visiteurs ne verront probablement pas. Elle se fait remarquer plutôt par son chant mélodieux qui, dans les heures du matin et du soir en printemps, retentit dans l’étendue des sites miniers.
Conserver ses habitats
Nous attendons d’autres pays de protéger leur faune emblématique. De même il devrait être évident pour nous de nous engager pour la conservation de l’alouette lulu. La gestion de ses habitats incombe à l’Administration de la nature et des forêts (ANF). Ici dans la Minette, l’alouette lulu fréquente les pelouses sèches avec une végétation courte et peu dense au sol, avec des groupes d’arbres ou des arbres isolés.
Habitat typique de l’alouette lulu dans la Minette (© Jan Herr)
Pour maintenir ces habitats en bon état, l’ANF fait débroussailler des terrains fortement envahis par les broussailles, décaper par endroits le sol jusqu’à la roche nue et pâturer les pelouses sèches avec des moutons.
Respecter ses habitats
Mais les usagers des sites ont aussi une responsabilité. En tant que nicheur au sol et oiseau qui recherche sa nourriture par terre, l’alouette lulu est sensible aux perturbations.
L’alouette lulu est un nicheur au sol (© Jan Herr)
Chaque fois qu’elle se fait débucher, elle doit dépenser de l’énergie. Les perturbations fréquentes peuvent la faire abandonner son nid et son territoire. Afin d’éviter ceci, les randonneurs et les VTTs sont priés de rester rigoureusement sur les chemins et de respecter les zones de quiétude indiquées. Surtout les propriétaires de chiens devraient être conscients du fait que les chiens sont considérés comme des prédateurs et causent les oiseaux de s’échapper. Si son chien débuche un lièvre ou un chevreuil, le propriétaire le rappelle. Or, personne ne remarque une alouette lulu chassée de son nid. C’est pourquoi il est crucial de maintenir son chien en laisse pendant la période de nidification (de mars à septembre).
Le chiens doivent être maintenus en laisse entre mars et septembre (© Jan Herr)
Nous remercions tous ceux qui respectent les quelques règles affichées dans les réserves naturelles !
La gestion des habitats et le guidage des visiteurs semblent porter leurs fruits. Entre 2019 et 2023, la population nicheuse de l’alouette lulu a augmenté de 19 à 28 territoires dans les zones protégées de la région.
Territoires de l‘alouette lulu dans les sites miniers en 2023 (© MILVUS)
Pour de plus amples informations, vous pouvez accéder via ces liens au film „Lalouette lulu dans les anciens sites miniers ». (3 langues)
Texte fourni par l’ANF et plus d’informations sur emwelt.lu